On célèbre la Saint-Martin
Martin de Tours fait partie des saints les plus fêtés dans les pays germanophones. Il est connu pour sa bienveillance et son sens de l’équité et du partage. Né en 316 dans l’actuelle Hongrie, il servait dans l’armée romaine avant de devenir moine.
Quand il était encore officier, il passa à cheval dans les environs d’Amiens un soir d’hiver. Il y croisa un mendiant grelottant de froid et décida de couper sa cape en deux pour lui en donner la moitié. Dans la nuit qui suivit, Jésus lui serait apparu en rêve avec cette cape. C’est ce qui l’aurait conduit plus tard à quitter l’armée et à se faire baptiser pour devenir moine.
Saint Martin et le mendiant, El Greco, 1597-1599
À la mort de l’évêque de Tours en 371, les chrétiens nommèrent Martin évêque, contre sa volonté. En effet, celui-ci ne souhaitait pas endosser cette fonction, puisqu’il avait choisi une vie d’ermite, se dévouant à la cause des pauvres et des malades. Il resta évêque de Tours jusqu’à sa mort, mais continua à vivre dans des conditions simples respectant ainsi ses vœux religieux. Il fonda l’abbaye de Marmoutier près de Tours. Martin mourut le 8 novembre 397 et ses funérailles furent célébrées le 11 novembre.
Le 11 novembre et l’oie rôtie
Outre la commémoration liée à saint Martin, le 11 novembre est au Moyen Âge le jour où les paysans devaient payer la dîme et autres impôts. Ils étaient le plus souvent payés en nature, entre autres avec des oies que l’on tuait à ce moment-là, car l’hiver approchant ne permettait pas de toutes les nourrir. Enfin, cette période marquait aussi la fin de l’année agricole, période à laquelle on fêtait les vendanges. Les occasions étaient donc nombreuses pour festoyer autour d’une oie rôtie avant la période de jeûne de 40 jours avant Noël.
À la Saint-Martin, c’est une tradition de partager une oie rôtie, souvent accompagnée de choux rouge et de quenelles. L’oie aurait aussi joué un rôle dans l’histoire de saint Martin. La légende raconte que pour se cacher des tourangeaux qui voulaient le nommer évêque, Martin a trouvé refuge parmi des oies. Celles-ci ont tellement gloussé qu’il a été découvert et nommé évêque.
Une fête pour les enfants
Dans de nombreux villages et villes germanophones, les écoles organisent un défilé aux lampions en hommage à saint Martin et aux valeurs de charité et de modestie qu’il symbolise. Cette fête est préparée avec ferveur et chaque enfant fabrique sa lanterne. À la tombée de la nuit, ils défilent dans les rues et chantent les chants de la Saint-Martin, dont le plus célèbre est Laterne, Laterne, Sonne, Mond und Sterne (Lanterne, lanterne, soleil, lune et étoiles). Le cortège est ouvert par Martin sur son cheval blanc. Souvent la scène avec le mendiant est jouée à la fin de la procession et un grand feu clôture les festivités.
Procession de la Saint-Martin sur la place de Düsseldorf, Heinrich Hermanns, 1905
Quelques coutumes régionales
Dans les länder de Rhénanie-du-Nord-Westphalie et de Hesse, on consomme des Weckmann, des petits pains briochés que l’on retrouve aussi à la Saint-Nicolas. Dans les régions de la Rhur et du Sauerland, on déguste des Martinsbretzel, des bretzels sucrés. Au sud de l’Allemagne, les brioches en forme d’oie ou de cape sont plus populaires et à l’est, on préfère les Martinshörnchen, les croissants de la Saint-Martin, coutume venant de Pologne. Dans certaines régions, les enfants font cuire un Stockbrot. La pâte est fixée au bout d’un bâton et cuite au-dessus du feu. Les enfants aiment aussi passer de maison en maison pour y chanter des Martinslieder, les chants de la Saint-Martin. À la fin de leur prestation, ils reçoivent des confiseries, des viennoiseries ou de petits cadeaux.
En Suisse alémanique, à cette même période de novembre, il existe les Räbenlichterumzüge, les défilés de la petite lumière de la rave. Des navets sculptés et creusés, dans lesquels sont placés des bougies, servent de lampions. Les familles défilent dans les rues et les enfants chantent Räbeliechtli, wo gasch hii? (Räbenlicht, où vas-tu ?) avec leur lampion au bout d’un bâton.
Pour plus d’infos, consultez ces sites : https://www.t-online.de/leben/familie/id_84684098/st-martin-2019-bedeutung-was-wird-am-martinstag-gefeiert-.html et https://allemand.ac-versailles.fr/spip.php?article93.
Textes des chants traditionnels de la Saint-Martin : http://www.kidsweb.de/basteln/latsong.htm
> Des propositions d'activités par l’OFAJ : L'année en fête(s), activités de novembre - 2,8 Mo - PDF
Ce contenu est issu de la publication L'Année en fête(s) qui est présente dans la valisette franco-allemande de l’OFAJ. Inscrivez-vous sur la plateforme de la valisette afin de trouver d’autres ressources pédagogiques. L’accès à la plateforme est gratuit.